dimanche 14 octobre 2007

CINE : L'ASSASSINAT DE JESSE JAMES PAR LE LACHE ROBERT FORD



Western crépusculaire, L'assassinat... prend le temps - 2h40 - de faire exister ses deux personnages principaux, noeuds de contradictions et de souffrances. C'est un film de regards (ceux, habités, intensément mélancoliques, des excellents Brad Pitt et Casey Affleck) et de paysages aux accents malickiens (les images et la musique lancinante de Nick Cave évoquent par instants les Moissons du Ciel). C'est aussi l'une des plus belles scènes vues cette année : la préparation d'une attaque de train qui se mue en leçon de cinéma. Après avoir dressé un barrage, Brad Pitt et ses sbires éteignent leurs lampes. Noir complet. Quelques secondes passent. Lentement, le son de la locomotive s'intensifie tandis que son phare se dessine au loin et s'approche. Frisson. Changement de plan, la lumière des wagons strie la forêt, puis c'est l'assaut.



L'écran noir avait déjà donné lieu à quelques scènes mémorables ces dernières années (la mariée enterrée vivante dans Kill Bill 2, la traversée de la forêt dans Peindre ou faire l'amour, les sons du 11-septembre dans Fahrenheit 9/11...). En utilisant ce procédé peu fréquent, L'Assassinat... réenchante une figure ultra classique du western.