samedi 4 octobre 2008

UNE CITATION

"Le pessimiste se condamne à être spectateur" - Goethe

4 commentaires:

Anonyme a dit…

A ce qui parait - peut-être ai-je rêvé -, des études auraient montré que les pessimistes réussissent moins leur vie que les optimistes.

J'ai peut-être sûrement dû fumer ! Cela dit, ça m'étonnerait pas plus que cela que ce soit un peu "vrai". :o

Blog l'éponge a dit…

des études auraient montré que les pessimistes réussissent moins leur vie que les optimistes

>>> Hum, je sais pas ce que ces éventuelles études entendent par "réussir sa vie", déjà ^^ Le salaire ? Etre marié ? Avoir des gosses ? Et puis le problème de ce genre de thèses, c'est qu'elles sous-entendent que seule compte la volonté des individus. Bref si t'es pauvre tu ne peux t'en prendre qu'à toi-même, t'avais qu'à être optimiste et à te sortir les doigts du cul... Au secours ! Bye bye l'influence du milieu d'origine et bienvenue dans un monde de droite.

Bref, ce n'est pas du tout ce que je voulais dire en citant cette phrase de Goethe, que je vois simplement comme un remède contre la résignation dans tous les domaines. Car la résignation, c'est la mort.

PS : en fait après rapide recherche je crois que les études auxquelles tu faisais allusion, c'est celles-là :

http://www.health.harvard.edu/press_releases/why-optimists-enjoy-better-health.htm

Et elles disent que les personnes "optimistes" ont une meilleure santé que les "pessimistes". Mais que d'autres facteurs doivent sans doute entrer en compte... Sans blague ?

Anonyme a dit…

Ah bah voilà. Bah rien, alors. Oublie ;).

Je peux revenir sur le point de la volonté ?

Je suis entièrement d'accord pour dire que le milieu social influe sur notre réussite, mais à quel point ? Dès fois le problème de ça, bien que ce soit vrai, c'est qu'on (ça désigne tout le monde et personne) se résigne justement à son sort car de toute façon, ce sera difficilement possible de réussir sa vie. Et aussi à quel point on peut influer pour monter dans l'ascenseur social - à partant d'un milieu populaire de base.

(Après reste à définir ce qu'est réussir sa vie... Je crois qu'on a une vision différente parce que nous avons chacun nos objectifs)


En c'est pas plutôt une question, pour résumer grossièrement, de savoir trouver les ressources qui peuvent nous être utiles et les bonnes personnes - donc apprendre à maximiser ces chances - accouplé à de la volonté pour la persévérance ?

(Je pose la question innocemment, hein. Même s'il faudrait peut-être ajouter des trucs. Finalement, je crois pas que tu puisses me donner une réponse parce que si ça se saurait, tout le monde le ferait. Cela dit, tu peux toujours me donner ton point de vue, hein.)

Blog l'éponge a dit…

Je suis entièrement d'accord pour dire que le milieu social influe sur notre réussite, mais à quel point ?

>>> Merde, j'aurais jamais dû poster cette citation, me voilà embarqué dans un débat sur le libre-arbitre maintenant x_x Haha ^^ Pour super résumer : ça fait des dizaines d'années que la sociologie, l'histoire ou la psychanalyse montrent que le milieu d'origine et le passé d'un individu détermine fortement sa trajectoire. T'es issu d'un milieu précis ? Ben tu resteras dans ce milieu, tu fréquenteras des gens de ce milieu et tu copuleras avec eux. L'ascenseur social ? Y a tout le temps des connards qui en coincent la porte avec le pied et qui le renvoient jamais. Ou bien c'est le bouton qui déconne. Ou une grosse gerbille malfaisante qui s'amuse avec les commandes à distance (*rire aigu et néanmoins diabolique dans une salle de contrôle*).

Alors quoi, on a pas de marge de manoeuvre ? Ben si, un peu. Mais disons qu'entre Carla Bruni et un sourd muet aveugle homme tronc né à Mexico et violé par la grosse gerbille malfaisante pendant son enfance, y a comme un écart ^^

Le truc, c'est qu'un certain nombre d'entre nous, petits occidentaux pas trop mal partis dans la vie, sommes entre ces deux extrêmes. C'est là qu'en effet, on a une marge. Et c'est là que ne jamais rien lâcher et "travailler sur soi" (comme on dit) peut être utile. Mais c'est souvent difficile de déterminer la part de volonté personnelle et la part de hasard dans l'atteinte d'un but qu'on s'était fixé... On travaille à attirer le hasard, mais on n'y arrive pas toujours.

Tu vois, par exemple, je pourrais retracer très précisément la chaîne d'actions délibérées qui, depuis mes 10 ans, m'ont finalement permis d'écrire des articles professionnels sur le jeu vidéo ou le cinoche, mais je ne suis pas assez naïf ou prétentieux pour croire que ce sont uniquement mon boulot et ma persévérance qui m'ont conduit là -famille, rencontres, coups de bol ont également eu un rôle difficilement quantifiable. Et si ça se trouve, sans ces éléments aléatoires, j'aurais pu fournir exactement les mêmes efforts et ne jamais arriver là où j'en suis -ou au contraire devenir, je sais pas, le nouveau Ryan Payton (pour prendre un exemple de geek "célèbre" dans le jeu vidéo ^^).

M'enfin bref, j'enfonce des portes tellement ouvertes qu'elles aspirent tous les gauchistes dans un grand courant d'air ^^ Car oui, mettre en avant les déterminismes qui pèsent sur les individus et vouloir agir sur ces déterminismes pour instaurer une "communauté humaine", c'est plutôt de la pensée de gauche. C'est là, entre autres, que le pessimisme (ou le fait d'être satisfait de l'ordre des choses, ou d'avoir peur du changement, ou de se foutre complètement de tout ça) condamne à la passivité. Si on pense que la société est naturelle, qu'elle a existé sous cette forme de tous temps ou que tout changement mène au goulag, ben forcément, autant rester passif, tout va bien, y a rien à faire ^^

Mais le contexte actuel me laisse penser que d'un coup, les concepts de keynésianisme, interventionnisme économique, Etat-Providence ou économie mixte vont connaître un regain de popularité en Occident ^^ Mais même si on revient à ça, ça va pas changer grand-chose, juste éviter que le système explose comme il l'aurait fait après la crise de 29 si le capitalisme ne s'était pas réformé pour se réguler et devenir "humain" (toussotements).

Perso je crois que le vrai changement, s'il arrive un jour, ne viendra pas d'en haut ("démocratie" ou "Etat-Parti de transition", ce genre de conneries) mais d'en bas (crise cataclysmique qui conduirait à des mouvements sociaux spontanés et massifs puis à une auto-gestion façon Argentine ou Lip, mais généralisée). Et LA, beaucoup plus de gens auront une marge de manoeuvre et une prise directe sur leur vie. Et c'est là qu'il faudra se prendre en mains et ne pas s'abandonner à la résignation et la passivité... Mais c'est un scénario optimiste ^^ Et on a encore un peu de temps pour y penser et s'y préparer.

Ou pas ^^

Bon je vous laisse, je reprends ma vie de bobo qui a 330 pages à relire, écrire et/ou maquetter d'ici janvier (je déconne pas) et du bon Tropicana orange sanguine dans le frigo. La révolution attendra l'année prochaine hé oh... au moins x_x